Lester est ce cliché ambulant du yuppie, roulant sur l'or et le succès du haut de ses quarante ans. Connard cynique, mais extrêmement doué dans sa profession, on le haït, mais on se retrouve obligé de le supporter. Requin aux dents acérées, le londonien construit son théâtre entre la capitale anglaise et française. Mari dans l'une, la bague de fiançailles à vite fait de disparaître dans l'autre. Amateur de femmes qu'il considère comme de simples objets de luxe, c'est un réel prédateur, enchaînant les conquêtes par plaisir de séduction. Lester est l'enfoiré contemporain, dépensant sans compter les tonnes de livres qu'il peut toucher en un mois. Sorte de Patrick Bateman sans sa folie meurtrière, Lester est une sorte de big bad wolf avançant dans les hôtels de luxe des capitales. Il n'a de respect pour personne d'autre que lui même, sa femme à la rigueur qu'il semble avoir aimé un temps. Type même du salaud imbus de sa personne, on en viendrait parfois même à se demander si son narcissisme poussé ne tend pas vers le pathologique.

On ne peut pas le nier, Lester ne laisse pas indifférent. Symbole de l'homme mâture, il n'a rien du minet métrosexuel qu'on trouve en masse dans les magasines féminins. On lui rappelle souvent qu'il ressemble comme deux gouttes d'eau à son père, irlandais pure souche. Grand, sportif, barbe de quelques jours, grands yeux bleus-gris, l'avocat met un point d'honneur à se tenir en forme. La plupart de ses collègues magistrats se laissent aller ; mariés depuis des années, tendance à ne plus rien faire une fois arrivés chez eux, sirotant leur alcool devant la télévision … Cela le dégoûte. Jogging, salle de sport, sauna, Lester s'entretient pour rester au top de sa forme. C'est un homme qui aime plaire, le quarantenaire qui drague les minettes d'une vingtaine d'années dans les bar et termine la nuit avec elles.